L’arrêt de la prise de la pilule peut entrainer des désagréments chez les femmes comme l’arrêt des règles.
Ce phénomène est-il normal ?
Quelles en sont les causes ?
Et enfin, comment peut-on y remédier ?
Si tu es concernée, cet article est fait pour toi.
Beaucoup de femmes décident d’arrêter la prise de pilule contraceptive car elles veulent une contraception plus respectueuse de leur corps, parce qu’elles ne supportent pas ses effets indésirables ou tout simplement car elles désirent un enfant. Cette décision est libre et propre à chacune mais si tu as récemment décidé de l’arrêter ou si tu comptes le faire, félicites-toi de cette décision vers un cycle plus harmonieux et naturel. J’ai personnellement choisi de l’arrêter il y a plus de 10 ans, je n’ai aucun regret bien au contraire…
Mais quand on l’arrête, il se passe pleins de choses dans le corps et c’est ce qu’on va voir dans cet article.
J’ai pris la pilule pendant 10 ans …
Ayant une expérience difficile avec l’acné à l’âge de 16 ans, c’est tout naturellement que mon gynécologue m’a mise sous Diane35, quand les traitements dermatologiques ne fonctionnaient pas. Cette « pilule miracle » a littéralement gommé tous les problèmes cutanés de mon visage. J’avais une peau de bébé et j’en étais ravie ! Jusqu’au jour où j’ai voulu l’arrêter et là … le calvaire a commencé. L’acné est revenue de plus belle et m’a complètement défigurée. Toutes ces années n’avaient rien amélioré à la situation de base, la pilule n’avait fait que masquer les symptômes d’un déséquilibre bien plus profond. En plus de ne plus pouvoir supporter mon apparence dans le miroir, mes règles avaient complètement disparues. Et cela a duré plus de 6 mois. C’est ce qu’on appelle une aménorrhée. A ce moment-là j’ai compris que mon corps était complètement chamboulé et qu’il devait réapprendre à fonctionner par lui-même et secréter les hormones naturellement. Cela m’a beaucoup inquiétée et questionnée, et j’aimerais te partager ici ce qui m’a permis de comprendre et d’avancer.
A quoi est due une aménorrhée post-pilule ?
L’aménorrhée post-pilule est plutôt fréquente, nul besoin de s’en inquiéter, du moins au début. La gynécologue et phyto-thérapeute Bérangère Arnal nous indique dans son ouvrage « Pilule ou pas pilule » que la reprise des cycles ovulatoires après l’arrêt est d’en moyenne 3 mois. Si dans les 3 à 6 mois après l’arrêt le cycle ne reprend pas, il est conseillé de consulter un gynécologue. La pilule a pu masquer pendant la période de prise des troubles de l’ovulation qui réapparaissent à l’arrêt de celle-ci.
Lorsqu’on prend la pilule, les ovaires cessent de travailler, ils sont mis au repos. Avec le temps ils peuvent s’atrophier. Comme un muscle qui ne serait pas sollicité pendant un temps trop long. La pilule bloque aussi l’ovulation.
Sous pilule, les règles sont nommées « saignement de privation » et sont considérées comme artificielles. Quand on ne donne plus au corps les hormones de substitution pendant la semaine de « privation hormonale » en fin de plaquette, un phénomène physiologique du notamment à la chute de progestérone déclenche un saignement. On le rappelle, sans contraception hormonale, les « vraies règles » proviennent de l’absence de fécondation suite à l’ovulation, entraînant une chute de la progestérone . L’endomètre (le nid) se détache ce qui crée un saignement.
Dans certains cas, il peut y avoir des troubles plus graves comme un SOPK (Syndrôme des ovaires polykystiques) ou une insuffisance ovarienne. De manière plus simple, il se peut simplement que l’axe hypothalamus-hypophyse-ovaires soit bloqué.
De mon côté, j’ai appris que le corps avait besoin de temps pour se remettre à fonctionner à nouveau. Et le système hormonal est un système subtil et lent à réagir.
Une aménorrhée est donc une réaction possible et normale du corps à l’arrêt de la pilule. Si celle-ci dure dans le temps (au-delà de 3-6 mois), il est important de consulter un gynécologue ou une sage-femme.
Pour écouter l’interview complète avec Ana d’Origami Mama, regardes cette vidéo
Quelles solutions pour retrouver un cycle régulier grâce à des moyens naturels ?
#1 : Adapter son hygiène de vie
Par exemple : si tu te couches tard tous les soirs en t’endormant devant Netflix et que tu te réveilles fatiguée tous les matins, tu pourrais mettre en place une routine de sommeil afin de bénéficier d’un sommeil réparateur et ainsi être moins fatiguée (même si le sommeil n’est pas la seule cause des états de fatigue chronique).
Autre exemple : tu ne prends pas le temps de cuisiner et tu consommes majoritairement des aliments transformés ou ultra-transformés, tu pourrais mettre le focus sur une alimentation plus saine avec davantage de produits bruts, frais, de saison, biologiques et propices à ta santé.
Le cycle est un grand indicateur de notre état global de santé. Chaque nouvelle habitude positive aidera le retour d’un cycle plus harmonieux.#2 : Prendre soin de sa santé hépatique
Notre foie est l’organe de nettoyage de tous les toxiques entrant dans notre organisme : alimentaires, environnementaux, médicaments, pesticides, métaux lourds, pilule contraceptive etc.
Il joue notamment un rôle clé dans le recyclage et la détoxification des oestrogènes.
Pour l’aider à faire son job nous pouvons l’aider en arrêtant de surcharger notre système digestif :
Stop aux grignotages qui épuisent notre tube digestif, notre foie et baissent notre niveau d’énergie. Oui à 2 ou 3 repas bien composés et nourrissants ! Oui aux aliments qui soutiennent le foie comme les produits soufrés : brocolis, choux, oignon, ail, échalote, poireaux… Oui aux légumes amers comme l’endive, la roquette, le pissenlit, l’artichaut… Non aux produits ultra-transformés et sucrés pleins d’additifs (plats préparés, gâteaux industriels, pain de mie, viennoiseries, bonbons, pâtisseries industrielles)
La pilule épuise également nos réserves en vitamines et minéraux. Le foie a besoin de ces derniers pour bien fonctionner notamment le zinc, le cuivre, le sélénium, le fer, le magnésium, le soufre.
On peut également au printemps et à l’automne faire des cures spécifiques pour soutenir le foie à l’aide de plantes au tropisme hépato-biliaire.
Tu peux lire mon article complet sur la détox du foie ici.
#3 : Faire appel à la phyto- et gemmothérapie
Pour accélérer le retour des règles en cas d’aménorrhée, certaines plantes à visée hormonale peuvent accompagner cette phase de transition.
En voici quelques exemples non-exhaustifs.
Le framboisier est une plante oestrogène-like (elle mime l’action de nos hormones). Elle est indiquée pour aider à régulariser le cycle et/ou en cas de douleurs. On peut la consommer en tisane ou sous forme de bourgeons. Le pommier est progestérone-like. On le trouve principalement sous forme de bourgeons et il pourra accompagner la 2e partie de cycle (phase lutéale). L’achilée millefeuille est une grande régulatrice notamment au niveau de la progestérone, on la dit « lutéotrope ». Elle permet aussi de décongestionner la zone pelvienne.
Prudence !
Avant de se complémenter en phyto ou gemmothérapie, il est important de se référer à un professionnel compétent (naturopathe, herboriste) car il existe des contre-indications et des interactions médicamenteuses. La plante doit être choisie selon ta situation individuelle avec la posologie adéquate.
En conclusion, un arrêt des règles après l’arrêt de la pilule est un phénomène courant. Selon la femme et la durée de la contraception, un certain tems peut être nécessaire au retour de cycles réguliers. En accompagnant au mieux ce phénomène grâce à la naturopathie, l’équilibre hormonal peut se recréer tout naturellement.
Pour aller plus loin …
Si tu souhaites aller plus loin dans la prise en charge de tes symptômes post-pilule et avoir des conseils personnalisés rien que pour toi
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En attendant, prends bien soin de toi,
Elodie, Naturopathe
J’accompagne les femmes qui souffrent de troubles hormonaux et cutanés à retrouver l’équilibre hormonal et une peau saine
Sources :
Bérangère Arnal : « Pilule ou pas pilule »
Emancipées : https://www.emancipees.com/regles-sous-pilule/