Le cancer du sein est le premier à toucher les femmes en France. Tous les ans, de nouveaux cas sont détectés. On mise tout sur le dépistage de masse particulièrement en octobre, mais les vraies causes menant au cancer sont rarement évoquées dans les médias. La prévention primaire n’a pas le vent en poupe, et pourtant …
Dans cet article, j’aimerais creuser les causes reconnues par la science tout en te donnant des leviers à activer au quotidien pour diminuer les risques.
Tous les ans, Octobre Rose bat son plein en incitant nombre de femmes à pratiquer le dépistage de masse. Beaucoup d’enseignes et de marques se sont emparées de la bannière rose pour promouvoir la lutte contre le cancer. Tout ce tapage ne cesse de m’étonner d’autant que personne ne parle des causes menant au cancer du sein, notamment celles sur lesquelles nous pouvons agir.
Le cancer est vu comme une « maladie de civilisation » comme le dit si bien le Professeur Henri Joyeux. Ce qui sous-entend qu’il est en lien étroit avec l’hygiène de vie des pays occidentaux et nous invite à nous interroger sur ses causes profondes.
Comprendre ce que la science reconnaît comme facteurs de risque pour le cancer du sein
Il existe des facteurs non modifiables (âge, antécédents familiaux, certaines prédispositions génétiques…) mais de nombreuses études montrent aussi que certains facteurs de mode de vie et d’environnement jouent un rôle. En tant que naturopathe, je crois qu’il est essentiel de donner ses lettres de noblesse à la prévention — non comme une garantie absolue, mais comme un accompagnement conscient et bienveillant de chaque femme à devenir actrice de sa santé.
Voici un panorama des principales causes ou facteurs de risque reconnus à ce jour — ou bien fortement suspectés — dans le développement du cancer du sein, avec ce que l’on peut faire au quotidien pour avoir une hygiène de vie cohérente.
#1 : Perturbateurs endocriniens
Les perturbateurs endocriniens sont des substances chimiques qui peuvent interférer avec le système hormonal (notamment les œstrogènes, la progestérone, les récepteurs hormonaux) — or l’équilibre hormonal joue un rôle important dans le sein, qui est un tissu très dépendant des hormones.
Ce que dit la science :
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Une revue de l’Endocrine Society explique que les perturbateurs endocriniens sont des contributeurs reconnus au développement du cancer du sein.
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Une analyse systématique a montré que l’exposition à certaines molécules (pesticides organochlorés, phthalates, métaux lourds, hydrocarbures aromatiques polycycliques…) était associée à un risque accru de cancer du sein.
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Le Silent Spring Institute rappelle qu’une exposition précoce (in utero, pendant la puberté) à certains polluants chimiques augmente le risque, voire de 2 à 5 fois selon l’exposition.
- Les produits chimiques concernées incluent les PFAS (« forever chemicals »), le BPA, les phthalates,les dioxines : ce sont des substances persistantes, bioaccumulables et parfois à activité hormonale.
- Un lien causal a été établi entre la prise de la pilule contraceptive et le cancer du sein avec un risque augmenté de 20% (par rapport à des femmes qui n’en ont jamais pris). Celui-ci grimpe à 46% si la durée excède 10 ans.
- Le CIRC (Centre international de recherche contre le cancer) a établi qu’il existe un lien causal entre le cancer du sein et la prise d’un traitement oestroprogestatif de la ménopause. Ce lien existe également avec un traitement oestrogénique, mais les données sont plus limitées. C’est à partir d’une prise supérieure à 10 ans que les risques augmentent significativement (sein et cancers hormono-dépendants).
Pourquoi cela est important ?
Le tissu mammaire se développe sur de longues années, pendant la puberté, les cycles hormonaux, la grossesse, la ménopause. À chaque « fenêtre de susceptibilité » (puberté, grossesse, post‑menopause), l’exposition hormonale et aux polluants peut avoir un impact. Les perturbateurs peuvent « imiter » ou « bloquer » les hormones naturelles, modifier l’expression des gènes, favoriser l’inflammation ou la prise de résidus chimiques dans les tissus mammaires.

Ce que l’on peut faire :
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Choisir des contenants alimentaires sans bisphénol (évitant plastiques n° 7, réchauffer au micro‑ondes uniquement dans un verre ou inox, dans l’idéal réchauffer dans une casserole ou utiliser une boite thermos pour le maintien au chaud si on est hors de la maison).
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Eviter les pôeles en téflon relarguant des agents nocifs. Privilégier des matières comme de l’inox ou de la fonte.
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Eviter les fruits et légumes conventionnels contenant beaucoup de pesticides, choisir des végétaux biologiques en majorité.
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Limiter ou éviter les cosmétiques contenant « parfum », « fragrance », ou les ingrédients génériques (comme phthalates, parabens) — surtout autour de la poitrine ou du décolleté. Selon une source, les parabens et phthalates sont associés à un risque de cancer mammaire. Attention particulièrement aux déodorants utilisés quotidiennement.

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Aérer régulièrement, éviter les zones fortement polluées, privilégier des filtres à eau efficaces (Binchotan, filtre à gravité, osmose inverse).
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Favoriser des produits d’entretien plus « propres » (labels, compositions courtes ou tout simplement vinaigre blanc, bicarbonate de soude, savon noir etc.).
- Etudier les alternatives aux contraceptions hormonales (pilule ou stérilet) pour un choix en conscience. Exemple : stérilet au cuivre, préservatif masculin, diaphragme, symptothermie…
#2 : Alcool
L’alcool est l’un des facteurs de risque modifiables les plus documentés pour le cancer du sein.
Ce que dit la science :
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Le CIRC classe les boissons alcoolisées comme « groupe 1 » (cancérogène pour l’Homme) pour diverses formes de cancers, dont le sein.
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Il existe une relation dose‑effet : même une consommation « modérée » peut accroître le risque. Par exemple, chaque verre de plus par jour augmente légèrement mais significativement le risque.
Pourquoi cela est important ?
L’alcool peut augmenter les taux d’œstrogènes, favoriser les dommages à l’ADN, générer un stress oxydatif, altérer les mécanismes de réparation cellulaire — autant de processus qui peuvent participer à l’apparition d’un cancer mammaire.
Ce que l’on peut faire :
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Réduire sa consommation d’alcool ou s’en passer partiellement (ex. « jours sans alcool »)
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Choisir d’autres rituels sociaux (boisson sans alcool, infusion, kéfir, kombucha…)
#3 : Surpoids
Avoir un excès de poids, et notamment une adiposité (tissu adipeux) importante, est un facteur de risque reconnu.
Ce que dit la science :
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Le tissu adipeux produit des hormones (comme l’œstrogène après ménopause), des adipokines, est souvent source d’inflammation chronique — tous ces mécanismes favorisent la prolifération cellulaire dans le sein.
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Une étude note que l’obésité modifie la physiologie endocrine et métabolique, ce qui participe à un risque accru de cancers, y compris du sein.
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Le lien est surtout clair pour le cancer du sein après la ménopause : l’excès de poids est un facteur important.
Pourquoi cela est important ?
Le tissu adipeux riche produit de l’œstrogène libre, des cytokines inflammatoires, favorise l’angiogenèse, et altère le métabolisme. Dans un contexte de surcharge pondérale, les mécanismes de contrôle cellulaire sont moins efficaces.
Ce que l’on peut faire :
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Pratiquer une activité physique régulière (par exemple : 30 minutes par jour : marche, natation, yoga, musculation, sport collectif, vélo etc.)
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Adopter une alimentation riche en végétaux, fibres, faible en sucres raffinés, pour favoriser un poids de forme et limiter l’inflammation
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Choisir de bons acides gras en lieu et place des graisses saturées et trans (viandes, laitages, biscuits industriels, plats transformés…)
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Se faire accompagner en naturopathie pour retrouver l’équilibre : alimentation, mouvement, sommeil, respiration, gestion du stress.

#4 : Tabac
Le tabac est bien sûr connu pour de nombreux cancers, mais son lien avec le cancer du sein mérite d’être souligné.
Ce que dit la science :
- Selon Breast Cancer Prevention Partners (BCPP) : « La fumée de tabac (active ou passive) contient de nombreux composés chimiques cancérigènes; une exposition à la fumée peut augmenter le risque de cancer du sein. »
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Une étude de cas‑contrôle (MCC‑Spain) a montré que chez les femmes préménopausées ayant fumé pendant 30 ans et plus, le risque était plus élevé.
Pourquoi cela est important ?
Le tabac contient des amines aromatiques, du butadiène, des hydrocarbures, des substances mutagènes et cancérogènes. Dans le sein, la fumée peut favoriser la mutation de cellules mammaires ou interférer avec les mécanismes hormonaux.
Ce que l’on peut faire:
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Identifier la fumée passive et trouver des moyens pour l’éviter (ex. dans la maison, véhicule, lieux clos)
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Se faire accompagner au sevrage (naturopathie, hypnose, sophrologie, acupuncture…)
#5 : Pollution environnementale
Au‑delà des perturbateurs endocriniens déjà évoqués, certains types de pollution (air, eau, sol, rayonnements) sont de plus en plus reconnus comme jouant un rôle.
Ce que dit la science :
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L’air pollué a été classé cancérogène (CIRC) et certaines études montrent qu’une exposition accrue aux particules fines ou aux NO₂ est associée à un risque plus élevé de cancer du sein.
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Une revue indique que les eaux usées, les solvants organiques, les hydrocarbures aromatiques polycycliques (PAH) sont des expositions à risque pour le tissu mammaire.
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Le site de Silent Spring évoque qu’une exposition aux solvants organiques et composants d’essence dans le lieu de travail est un facteur de risque.
Pourquoi cela est important ?
Le tissu mammaire est sensible à l’exposition chimique, surtout pendant les périodes de croissance. Les polluants peuvent être « silencieux », cumulés sur des années, et interagissent avec les hormones et l’inflammation.
Ce que l’on peut faire :
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Veiller à une bonne qualité d’air intérieur (aération, plantes, purification).
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Aller régulièrement en nature / forêt pour respirer un air plus sain : au moins 1 jour/semaine.
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Limiter l’exposition aux solvants, produits chimiques dans le bricolage, nettoyage, peinture, etc.

#4 : Alimentation
Une alimentation de qualité est un pilier de la prévention et de la santé globale. Bien que la science ne dise pas « cet aliment cause le cancer du sein » de façon absolue, de nombreux travaux montrent des associations avec certains schémas alimentaires.
Ce que dit la science :
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Une méta‑analyse récente (juillet 2025) a trouvé que la consommation importante d’aliments ultra‑transformés était associée à un risque accru de cancer du sein dans certaines études.
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Le lait de vache particulièrement, contient des facteurs de croissance et un grand nombre de graisses saturées dont l’incidence est prouvée en cancérologie.
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Concernant la graisse alimentaire, certains travaux suggèrent qu’un régime riche en graisses animales pourrait être un facteur aggravant pour le cancer du sein ou son pronostic. (Note : des débats sont encore en cours.)
Pourquoi cela est important ?
L’alimentation influence l’inflammation, les taux hormonaux, la composition corporelle, le microbiote intestinal, la glycémie — tous ces éléments interagissent avec le risque tumoral. Une alimentation trop riche en produits ultra‑transformés favorise les pics glycémiques, l’inflammation chronique, le surpoids et la toxémie.
Ce que l’on peut faire :
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Opter pour un régime riche en végétaux biologiques (légumes, fruits, légumineuses, céréales complètes).
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Limiter fortement les produits ultra‑transformés (plats préparés, snacks industriels, sodas, charcuterie)
- Eviter les sucres raffinés notamment la pâtisserie industrielle.
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Privilégier des graisses saines (huile d’olive, noix, graines, avocat, poisson gras) plutôt que des graisses saturées en excès.
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Pour les produits laitiers : du fromage de brebis/chèvre pour le plaisir ponctuellement et un peu de beurre cru bio le matin pour l’apport en cholestérol et vitamine A.
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Boire suffisamment au cours de la journée. Choisir une eau de qualité.
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Consommer des fibres (légumes verts, céréales complètes bio si tolérées)
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Privilégier une alimentation « anti‑inflammatoire » du type régime méditerranéen.
J’espère t’avoir transmis à travers cet article des pistes concrètes et surtout l’envie de modifier certains comportements qui peuvent porter préjudice à ta santé.
Pour conclure, prévenir le cancer du sein passe par de nombreux leviers actionnables au quotidien. Faire de la prévention efficace commence par connaître les causes puis progressivement changer nos habitudes vers des choix plus conscients : alimentation, mouvement, chasse des perturbateurs endocriniens et polluants… Chaque femme peut commencer par s’interroger sur son environnement, ses antécédents, ses facteurs de risque et définir quel changement, aussi minime soit-il, elle choisit d’enclencher, pour construire un état de santé le plus propice possible.
Pour aller plus loin …
Si tu as conscience de tout cela et que tu souhaites faire de la prévention anti-cancer mais que tu ne sais pas par où commencer :
Réserves ton appel découverte offert de 15 minutes et l’on pourra en parler !
Je propose des accompagnements en présentiel et en visio. Mes séances et tarifs sont consultables ici.
En attendant, prends bien soin de toi,
Elodie, Naturopathe
J’accompagne les femmes qui souffrent de troubles hormonaux et cutanés à retrouver l’équilibre hormonal et une peau saine
Sources :
endocrine.org+2
PubMed+2
PubMed+1
ecancer+1
endocrine.org+1
scienceforthepublic.org
arXiv+1
Breast Cancer Prevention Partners (BCPP)
PubMed
Breast Cancer Prevention Partners (BCPP)+1
PubMed+1
silentspring.org
SpringerLink
monographics.iarc.fr
« Cancer : être acteur de votre traitement » – Dr Dumas et Dr Ménat

